Le Livre: Tout ce qu'il faut savoir pour être artiste peintre.










Et si la peinture et le dessin n’étaient pas tout à fait ce qu’on nous apprend depuis la nuit des temps !!

Depuis des centaines d’années la plupart de l’enseignement de la pratique de la peinture et du dessin nous montre comment représenter le sujet, plutôt que le faire réellement, et cela à cause de la façon dont notre cerveau marche.

Même lorsque le sujet est devant nous, nous ne le voyons pas comme il est vraiment ; nous le reconnaissons, nous l’analysons dans notre tête et puis nous le représentons aussi bien que possible, souvent avec des lignes. C’est un exercice assez difficile à faire.

Tandis que si on apprenait à regarder et reproduire les sujets simplement en termes de formes claires et foncées, tout devient plus facile et plus logique. Un appareil photo ne dessine pas avant de colorier, non : il enregistre seulement ce qui est clair et foncé !

Il faut juste réapprendre à voir et à penser autrement, et c’est bien ce qu’explique ce livre, mais pas seulement.

-          On vous guide du premier apprentissage, jusqu’à la première exposition.

-          On parle des astuces pour l’harmonie des couleurs et des compositions ;

-          En sachant comment notre cerveau marche, on montre comment l’artiste procède pour trier et se concentrer sur les parties importantes de son tableau.

Dans ce livre je voulais aussi témoigner, sous la forme de courtes nouvelles, la vie d’artiste. Parfois drôle, parfois triste ce sont surtout des récits qui font réfléchir.






Il y a 12 chapitres d’apprentissage et de conseils





Chapitre  1 :  Le plus important.

Chapitre  2 :  Les exercices pour bien comprendre.

Chapitre  3 :  Couleur et contraste.

Chapitre  4 :  Premiers tableaux, la bonne approche.

Chapitre  5 :  La perspective n’existe pas.

Chapitre  6 :  Peinture figurative, Personnages

Chapitre  7 :  Tricher avec de l'expression.

Chapitre  8 :  Le portrait.

Chapitre  9 :  Mouvement , expression corporelle et faciale.

Chapitre 10 : Quelques styles de peinture et l'abstrait.

Chapitre 11 : La matière, la photographie et l’informatique.

Chapitre 12 : Préparation d’un volume de travail.











Voilà  un aperçu du premier chapitre


 Chapitre 1      Le plus important



Forme forme et rien que de la forme



La peinture, le dessin, la sculpture, ne sont à la base que de la forme.

Quand je le dis, on comprend le mot, alors on pense ovale, carré, losange, ou encore, la forme d’une voiture, d’ une pomme, ou d’un visage mais ce n’est pas vraiment cela, prenez l’exemple ci-dessous,



Vous avez reconnu ? probablement pas, maintenant avec l'image retournée, regardez encore.

Voici la photo d’origine, maintenant plissez vos yeux comme quand vous regardez le soleil, vous verrez mieux.


Voilà un autre œil avec une lumière venant de directions différentes, vous avez remarqué que les formes sont différentes. Bien sûr c’est une évidence, mais ce qui l’est moins pour la plupart d’entre nous, c’est de comprendre que le dessin et la peinture, ce n’est que ………. des formes.


 



On va prendre un autre exemple, essayez de  reconnaître la forme encore, cela ne vous dit rien ?




Maintenant avec l'image retournée c'est toute autre chose, mais c'est la même image avec un peu plus de contraste
plissez les yeux vous verrez mieux




Commencez-vous à comprendre ?



Nous pouvons passer des années à apprendre à représenter des sujets, des arbres, des chevaux, des paysages, etc. mais souvent ce n’est pas réellement ce qu’on a devant nous ; l’exemple le plus courant est le portrait qui ne ressemble pas vraiment à la personne.



Ce livre va vous apprendre à regarder votre sujet et à le transférer sur un support de 2 dimensions, papier toile etc. aussi fidèlement que possible. Vous n’est pas obligé de reconnaître le sujet pour le reproduire, et comme vous avez peut-être déjà remarqué, de ne pas reconnaître le sujet est plutôt à votre avantage.



 Si vous comprenez que tout est forme, vous  acquerrez la base fondamentale de l’art figuratif aussi bien qu’abstrait.

Bien évidemment il y a plus que cela dans l’art et nous en parlerons au fur et à mesure, mais premièrement il faut un peu de pratique pour pouvoir bien placer nos formes sur un support.



Revenons. Il y a des formes, d’accord, mais il y a beaucoup trop de formes ,les grandes, les petites, les formes dans les formes etc. donc il va falloir simplifier, et c’est ici qu’il faut résister contre notre habitude de reconnaître un sujet, souvent en identifiant les petites formes.

Je m’explique, regardez ce paysage



Vous voyez, peut-être une fleuve, les berges, des collines et deux barques.

L’artiste va voir autre chose, il va voir deux triangle foncés, un grand à gauche et un petit à droite (1et2) ; au milieu un triangle clair (3), et en haut un rectangle clair(4). Plissez les yeux vous aller voir pareil.
En bas cela devient plus évident. 


Parlons maintenant logique, re-regardez la photo d’origine, vous allez voir plus facilement que dans chaque grande forme il y a des variations de couleur qui produisent, bien sûr …….d’autres formes.
Mais on ne peut pas placer ces autres petites formes correctement si les grandes formes ne sont pas déjà placées.
Quand l’artiste plisse ses yeux, il fait deux choses :
1.      Il ne voit que les grandes formes.
2.      Il fait abstraction du sujet.

Jusque là pas trop difficile, non ?
Allons passer à la pratique.


Vous avez compris en plissant les yeux que les formes sont des formes soit claires ou soit foncées.
Pour dessiner le paysage précédent, notre instinct est de prendre un crayon gris et de dessiner des lignes pour ensuite colorer chaque forme, mais cette méthode va nous induire très rapidement en erreur. En bas il y a deux dessins de l’image, le premier étant fait par quelqu’un avec une bonne connaissance écolière du dessin, et le deuxième par moi-même, les deux dessins sont à ce niveau prêts à aller vers les détails. Je vous explique mon train de pensée dans mon croquis lorsque j’ai placé  les formes, et puis on va comparer les deux.




Comme je fais l’image entière
  1. je m’assure que mon papier a les mêmes proportions que l’image.

  2. je plisse mes yeux et je regarde les grandes formes plus foncées, en mesurant mentalement à quel niveau elles arrivent sur les côtés du papier (à moitié, à trois quart, un peu plus, un peu moins etc.)

  3. je place la forme foncée,  la plus grande (1) avec le plat de mon crayon gris pour éviter autant que possible de faire des lignes, seulement des grandes masses, et en même temps je regarde les formes claires (4 et 3) qui sont produites automatiquement.

  4. je corrige mes formes claires et foncées sans aucune intention de faire reconnaître les objets.

  5. je place la petite forme foncée ( 2) encore en regardant les formes claires qui se sont produites et je corrige encore.





À  première vue le dessin écolier est plus complet, pourquoi ? Parce qu’ il a été fait pour que nous reconnaissions certains objets ; les arbustes, les buissons , les deux  barques et même le filet de pêche par déduction.
Maintenant regardez encore :

1. Premièrement, la forme 1 qui est un triangle n’a pas la même forme que l’image, elle est bien plus petite et plus allongée, par conséquent la forme 3 est aussi fausse.
Le fait de ne pas vérifier que le papier a les mêmes proportions a faussé tout notre dessin.

2. Regardez l’espace entre  nos deux triangles foncés 1 et 2 , ils sont trop écartés.

3. Les barques sont placées pour qu’on les reconnaisse, mais elles sont trop grandes par rapport aux formes réelles ;

4. Dans la grande forme 1, on voit qu’il y a des variations de clair et de foncé (les formes plus petites dans la grande forme), ici aussi il y a des erreurs, qu’on va voir par la suite.



Ici vous voyez mon dessin plus avancé, remarquez que j’ai séparé la grande forme 1 en plusieurs petites formes, en commençant toujours par les plus grandes.
Alors, si ma grande forme 1 n’était pas juste depuis le début, j’aurais forcément fait des erreurs avec les autres formes à l'intérieur.
Remarquez dans le dessin écolier que les « buissons » au premier plan sont foncés  à leur point de séparation avec le fond, tandis que dans mon dessin ils sont clairs. Il y a aussi le sens dans lequel j’applique mon crayon qui est important ; on en parlera dans le chapitre d’exercices.







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